21 déc. 2008

Le geste préféré à la vérité

Dans un monde ontologique naturel colonisé par le cogniscisme, au point que les hommes croient désormais qu’être c’est connaître (savoir) et que dire c’est dire ce qu’on sait, il semble qu’il n’y a plus guère de place pour la créativité « folle ».

Comme cela est déjà arrivé par le passé, l’art (la créativité) pourrait vouloir résister ici encore à l’Etat d’esprit comme l’authentique à l’artificiel, le véritable être au monde à l’inter-dire humain, ou plus encore comme le général à la spécialité humaine. * Mais il n’est pas esprit ! Ce n’est pas en tant qu’être artiste (dire-être) au monde serait être esprit libre et que cet esprit-là seul serait créatif ! Ce n’est pas en tant qu’un esprit, celui de « l’être », s’opposerait à un autre esprit, celui de la connaissance ! L’être au monde se manifeste dès la matière, et si la connaissance est bien esprit, le dire-être conscient et résolu d’un homme ne lui opposera pas « l’esprit de l’être » ni aucune « théorie de l’être » mais seulement ici son penser-geste, plus loin son corps dans l’espace physique, et partout ailleurs la présence de toutes choses. ** Son dire préfère le montrer au démontrer.

Le geste préféré à la vérité.

Intuition ici d’une règle : s’arrêter à l’interface, ne pas franchir le pas qui conduit à se poster en face car on n’y chercherait plus que le sens de toute chose. Ne pas devenir ce sujet connaissant qui forcément et aussitôt va avec ce qu’il découvre et s’isole dans sa connaissance.

Demeurer là, dans l’en deçà du langage fait espace,
A respirer le même air, signifier notre propre danse.
Ecrire un livre à l’air libre
Des seuls mouvements de nos membres,
Ce livre qu’on posera ensuite au pied d’un arbre
Et que viendront ronger les vers
Ingénument,
Mais que des hommes auront lu en secret
Et souriants
Avant de le replacer sous les étoiles.

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(*) Ce qui ne signifie pas l’individu face à la collectivité !

(**) « Sage est l’homme conscient d’être au monde de tout ce qui est et comme tout ce qui est mais n’en oublie pas pour autant d’en témoigner aux hommes à sa façon. Chez lui le savoir-croire s’aide d’une pensée de l’être, une pensée qui s’assimile elle-même au croire, au dire-être de toute matière et jusqu’à la pensée même. Cette pensée du dire-être et du savoir-croire ne se connaît pas « en l’esprit », elle se reconnaît en l’être, en tant qu’expression particulière dans l’être au monde. » (infra).

3 commentaires:

Anonyme a dit…

:)
:)
:)

Et écouter les étoiles.

varna a dit…

Quelqu'un n'a t-il pas dit que quand un homme regarde les étoiles, celles-ci lui montrent alors à son tour l'éternité qui se loge dans ce regard ?

Anonyme a dit…

Si Platon ! :)