« Je m’appelle Socrate. Parce que j’ai dit un jour que je ne savais rien, les gens en ont conclu :
1) que je n’avais rien à dire
2) que c’est aussi parce que je ne savais rien que je me suis mis à interroger les autres.
Ils n’ont pas assez remarqué :
1) que je sais une chose – que je ne sais rien – qui a toute son importance en matière de dire aux autres.
2) que c’est en raison de l’importance de cet unique savoir que je me suis mis à interroger les autres.
3) que je n’ai pas cherché là à simplement m’informer – je l’aurais fait auprès des dieux, sinon de personnes ou autres institutions compétentes – mais ai quêté auprès du savoir-faire des gens du monde : soldat, artisan, médecin, etc.
Si j’étais un artiste, je pourrais tout aussi bien dire ceci :
« Je ne sais rien. Et donc, puisque je n’ai rien à vous dire,
Venez simplement puiser dans mon œuvre ! ».
Mais je n’interrogerais pas les autres si j’avais pour désir de créer sans eux. « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » veut dire :
« Je cherche un savoir-faire à plusieurs en matière de dialogue. »
Car le savoir seul, en effet, n’y pourvoit pas ; il informe, souvent émerveille, mais il parle tout seul. Celui qui s’en pare et le sert en guise de dialogue trompe son interlocuteur ; le savoir n’est qu’un moyen de faire savoir, d’émerveiller, de convaincre, de s’étendre, voire de s’auréoler – pas de s’entredire. »
(Billet afférent : savoir est relation)
1 commentaire:
J'ai su.
Le savoir est un objet. Il reste inerte tant qu'en s'entredonnant il ne devient pas jeu.
lancer une balle ne suffit pas. Il faut un renvoyeur.
Je ne sais pas veut à mes yeux encore dire que: "Ce que je sais ne suffit pas. Quoi que je sache je ne sais encore toujours pas. je n'ai pas de doctrine. Mais j'ai des jouets."
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