19 oct. 2008

Le point O de la connaissance

Dans quel espace, quel cadre idéologique d’action l’homme théorique moderne œuvre-t-il ? Dans un espace comparable, pour l’illustrer, à l’espace géométrique euclidien classique, à trois dimensions, qu’on peut représenter comme suit :


Concept(ion)s
|
_____________________ Communication

/
Applications


Soit :

- un vecteur vertical : rapport au conceptuel-spirituel

- un vecteur horizontal : l’inter-dire humain, l’économie du langage, la politique de la pensée sur les esprits, la « communication ».

- un vecteur « pratique » tourné vers le monde concret, matériel : applications matérielles et sociales, politique de la matière et de la production.

[Concept / Inter-dire / Production. On peut également déceler dans cette tripartition le schéma d’une volonté humaine antérieure, alors encore plus religieuse qu’épistémique : 1) Nous mettre en relation avec les dieux, 2) Convertir les hommes 3) Créer à notre tour.

Et même à l’échelle individuelle : 1) Ce qui nous dépasse 2) Ce qu’on fait avec les autres ou qu’on attend d’eux 3) Ce qu’on peut faire concrètement …]

Le point O à la croisée de ces trois vecteurs figure en quelque sorte la base de notre sujet connaissant, observateur expéditionnaire 1) muni de son appareil conceptuel, 2) demeurant en contact permanent avec ses semblables (l’inter-dire), et 3) n’ayant qu’un objectif en tête : contribuer au savoir humain, être au service de ‘l’homme’, convertir son savoir en applications de toutes sortes.

C’est dire qu’il représente, au sens propre de la posture, un ensemble de perspectives, de paramètres et d’objectifs concentrés en un point. L’espace de travail de notre sujet connaissant se superpose alors bien à cet espace euclidien muni d’un point zéro qui en est aussi le centre et l’origine O. Là, les concepts se déploient et interagissent avec l’inter-dire, et à partir de ceux-ci, ce que notre homme aura connu permettra de réaliser quelque chose de concret, de « pratique » et de le faire savoir, d’être utile aux hommes.

En comparaison, l’espace physique ordinaire dans lequel nous vivons tous et qu’un enfant même est capable de représenter sur son cahier par un dessin d’objets concrets, demeure celui du haut, du bas, de la droite, de la gauche, du devant et du derrière. Si c’est bien là l’espace subjectif par excellence, et qui a par définition « l’ego pour centre », il présente cette différence notable avec le théorique, sur le cahier de l’écolier comme dans la vie, c’est qu’il ne renferme pas de valeur « positive » ou « négative » car nous n’en sommes pas le zéro ni l’origine ! Quand je ne suis pas en mission cognisciste dans l’espace de l’être, je suis moi-même mon propre panneau indicateur à la croisée de six chemins ou plus. Ce qui veut dire que je suis alors cet observateur extérieur à tout point O central théorique car il n’y en a pas –, contraint de me situer moi-même à tout moment, de donner ma position. Mais à partir de quel point de repère physique ?

- Ma seule relation aux choses.

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