1 sept. 2008

Tout est dit

Tout aussi génial qu’il puisse être, un homme qui proposerait aujourd’hui encore aux autres hommes une nouvelle vision du monde et même les moyens de le construire, ne donnerait d’image de l’homme qu’il est, lui, qu’un sempiternel exemple : celle de l’homme simplement doué, de l’homme qui sait, qui a les moyens de faire savoir aux autres, voire qui est « inspiré ». C’est-à-dire qui se présente dans un type de relations humaines vieux comme le monde, toujours le même.

Et si on inversait le rapport et donnait, pour une fois, la primeur au geste de dire et non plus à son contenu ?

La vérité fut toujours ce contenu,

Mais quel fut de tout temps son geste ?

Après tout, prôner un (autre) type de communication d’abord, c’est bien proposer d’abord un autre usage des relations humaines, non ? Partant, un autre monde ?

Alors je suggère ce double slogan :

« Il n’y a d’ontologie * que l’expression de notre vision du monde »

« Pas d’autre monde possible sans une réforme profonde de la communication. »

(à suivre)

(*) Il n’y a de « ce qui est » à dire

3 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est la fameuse "fonction de la vérité"... :)
Mais un geste nu...Se peut-il ?

varna a dit…

Qui parle d'un geste "nu" ? La suggestion ici est de faire passer toute vérité et le verbe savoir qui l'accompagne après ce que nous aurons décidé que notre s'entredire sera.
La vérité n'y perd rien de son contenu, le savoir (substantif) reste acquis et exploitable. Mais c'est en effet sa fonction, le paradigme de la communication qu'il a fondé, et les privilèges qu'il accorde aujourd'hui encore qu'il est proposé ici de revoir. Par exemple au travers d'un slogan :

"Ce que tu sais m'est bien utile, mais quand tu me dis ce que tu crois, seulement, nous faisons connaissance".

Anonyme a dit…

Je crois qu'il y a un bonheur à te lire. Et aussi que je sens ta solitude, et que "grâce/à cause " d'elle aussi, je t'aime.