8 nov. 2008

La trahison de l’homme libre

On connaît cette figure de « l’homme libre » prônée parmi les hommes, mélange de créativité, de force, d’orgueil et de vanité. Elle traverse l’histoire des hommes. Sa liberté est à l’égard de tout « Etre », à l’encontre de toute autorité. Que peut faire cet homme de cette liberté ? Que va-t-il en faire ? Elle le poussera tôt ou tard à créer à son tour un Etre de ses propres mains ! C’est-à-dire à l’égal du dieu ou, s’il vit à notre époque, à l’égal de la connaissance objective des faits, de la réalité.
Voici son travail achevé ; c’est par exemple une théorie politique, ou une conception scientifique ou « esthétiste » du monde, ou encore un système philosophique – bref, cela donc nous concerne. Que devons-nous comprendre ? Son œuvre est-elle un exemple de ce que nous aurions pu nous-mêmes réaliser, et donc en quelque sorte un éloge de notre propre créativité ? Une célébration de notre savoir-croire, peut-être ? Ou bien est-elle une occasion pour nous de nous soumettre à ce nouvel Etre, de nous laisser guider par lui, nous qui ne sommes pas capables de créer par nous-mêmes ?

Chaque créateur religieux, poétique, philosophique ou politique doit choisir entre l’hypostase utile aux hommes – en grande majorité non « artistes » – et l’éloge de la créativité humaine dans son ensemble. Dans le premier cas il est sans nul doute aux hommes, dans le second il est plus généralement au monde. Lui, l’hérétique qui osait penser par lui-même, a fini par penser pour les hommes et a fondé une Eglise. Il est devenu un grand homme.

Mais d’un point de vue de l’être homme au monde,
Toute Eglise est précisément le commencement de l’hérésie.

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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Penser n'est pas créer.

Caillou a dit…

drôle de commentaire... ça laisse songeur.