9 nov. 2008

L’un met bas, l’autre s’élève

Il faut tout le bonheur de créer ou de recréer soi-même pour ne point sentir en son for intérieur le besoin pressant d’Adorer, de Comprendre, de Savoir, de Colporter immédiatement aux autres la Bonne Nouvelle. Ca n’est pas là un scepticisme eu égard les savoirs humains, c’est simplement une conscience (à tort ou à raison) de la réalité de l’être au monde :

D’abord il crée, ensuite il dispose,
Tandis que d’autres, d’abord se mettent en position de croire, puis attendent …

Chacun peut constater sans peine parmi les hommes que partout où la créativité est brimée, la soumission à l’hypostase semble s’imposer à l’être brimé même comme vérité. Sans doute le droit de créer se doit d’être réservé parmi les hommes puisqu’il octroie une indépendance et une puissance dont un homme ne saurait se déprendre, moins encore partager. La grande majorité des hommes n’a donc de droit que de savoir ce-qui-Est, c’est-à-dire de l’apprendre de la bouche de ceux qui savent et de ceux qui ont légitimé à le leur dire. Partant, outre le confort qu’apporte à l’homme fidèle sa croyance en quelque Etre (hypostase), il est à parier que c’est la perspective de la puissance que celui-ci pourrait exercer sur lui qui inspira aux créateurs de toutes les époques l’idée de fonder à partir de leurs Créatures quelque religion afférente de « l’âme », de « l’esprit », du « cœur » ou encore de « l’art ». Non point cependant en une façon de célébrer le savoir-croire de chacun, non, mais seulement de créer une religion du croire même !

Une religion exprès pour les fidèles,
Où l’on célèbre la seule foi … en l’hypostase.

Exemple entre tous, le « sujet connaissant » est ce fidèle qui en appelle à la soif de vérité des autres hommes, attendu qu’on ne crée pas la vérité, qu’on la découvre seulement ! Aussi faut-il être légitimé à parler.

Et ainsi, à défaut de savoir, eh bien moi j’écoute un autre homme,
Lui, persuadé de découvrir et d’être dans le partage.

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Si Dieu était une fable, elle débuterait peut-être ainsi :

« Dieu créa la vérité, puis l’homme qui irait avec
Pour la célébrer comme hypostase. »

Mais peu importe au fond si un homme trompe un autre homme qui l’en prie : quel créateur ne s’éprendrait pas lui-même de sa Créature ?

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bien entendu!
Le soi, sans cesse à l'état naissant, se rit du moi.