1 nov. 2008

Commerce de la réalité

L’exigence humaine de vérité a beau être la plus haute, elle n’est cependant pas telle qu’une vérité dernière, même, aurait le pouvoir de faire cesser le dire parmi les hommes.


Même ultime, aucune vérité jamais
Ne réussira à nous faire taire.
*


Les enjeux du dire aux autres pour chacun de nous et de l’inter-dire pour l’espèce entière sont bien supérieurs à la vérité même. On peut donc penser, en dehors des multiples possibilités de langage, que le langage et l’inter-dire humain sont constitutivement sans fin, quels que puissent être leurs objets et leurs contenus. ** Aucun dieu ne peut y mettre un terme, pas même un inter-dire, comme actuellement, qui aurait pris sa place. Celui-ci même s’alimente de vérités mais d’aucune dernière en ce qui le concerne. Aucun mot de la fin n’y sera jamais pris au mot, même si des millions de gens s’y attèlent ! Pas même celui-ci, provocateur :


La vérité dernière est sûrement derrière nous !


Ainsi, quoi qu’il en dise, l’homme de vérité (de savoir) privilégiera toujours son dire par-delà toute vérité dernière qui l’exempterait alors de poursuivre. Il ne veut pas être exempté ! Pourquoi la vérité n’a-t-elle de sens que si elle recrute parmi les hommes ? Parce que le paradigme de l’Etre à l’origine entraîna l’inter-dire humain dans un commerce de la réalité.


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(*) La politique du dire c’est l’inter-dire avant tout (supra), l’inter-dire éternel, non point quelque vérité éternelle pure marchandise !
(**) Mais alors,
la vérité et tout ce savoir après lesquels on court ?


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