La dé-ontologie c’est ici l’entreprise de démystification de l’Etre : le « Logos de l’être » n’existe pas en dehors de la volonté de faire Nom et puissance du Nom. Le verbe être, même muni de l’article, reste verbe. Dé-boucher sur l’espace commun, c’est pour un homme ôter de sa bouche tout dire purement savoir (supra) afin de ne point oblitérer (pour le mystifier) le geste de parler aux autres. De cette dé-ontologie découle naturellement une façon d’occuper l’espace, de dire à autrui « ce-qui-est », une autre façon de le traiter. Elle débouche sur une éthique de la commun-ication. L’Etre déchu de nos relations humaines et cantonné à son rôle dans la connaissance, c’est la mort de la bocca della verita, c’est la renaissance de l’être au monde et des paroles humaines entre elles.
Les dieux se sont tus,
La communication, suspendue, s’interroge,
La ‘vérité’ de l’être au monde peut enfin à nouveau se faire entendre.
L’idéal serait ici un échange entre hommes où chacun aurait à cœur d’expliciter sa propre présence et se réjouirait de voir autrui le critiquer, lui objecter, le railler, le contredire – à seule fin de l’inspirer. Car cette intention signifierait qu’on est bien tous dans un espace d’être commun, et donc là pour que chacun accouche au mieux de lui-même. Il contribuerait ainsi à faire de l’inter-dire l’espace de l’inter-être par le langage, sans qu’aucun « moi » n’acquière par là plus d’importance, et sans plus entre nous (et dans nos dires) de souveraine impersonnalité …
Les autres : alors désormais notre source d’inspiration.
1 commentaire:
je n'ai rien à rajouter... ;)
Mais c'est vrai toutefois que la plupart des hommes préfèrera subordonner les autres à son savoir et les en piétiner, plutôt que d'accepter d'être inspiré par eux...
j'ai de plus en plus de mal à supporter la présence des points en fin de phrase
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