23 nov. 2008

Où chacun, bien seul, ne tient que par les autres

Si le savoir-croire humain vise la communication la plus totale c’est-à-dire que chacun enfin ne touche plus terre, ne tienne plus que par les autres alors l’espèce humaine est peut-être bien la plus imparfaite du règne vivant. Elle n’est pas finie, son évolution n’est pas aussi avancée que celle, par exemple, des fourmis, où tout semble à peu près fixé d’avance pour chaque individu. Ne nous laissons pas abuser par nos moyens technologiques de communication, il est manifeste que l’espèce n’est pas ordonnée, stable, sûre d’elle – elle est toujours « en préparation ».

La communication parfaite se cherche encore ...


De fait, l’évolution de nos sociétés semble aller dans le sens d’une servitude croissante de chacun et de tous à la collectivité :

La fourmi est l’avenir de l’homme,
Un idéal de communication.


Ce renversement total de point de vue sur l’échelle de la « valeur ontologique » des espèces vivantes a au moins pour avantage de nous suggérer une solution à l’énigme, vue plus haut, d’une nature qui, partout très performante jamais cependant ne pense. Si les hommes finissent un jour fourmis, donnant enfin l’image d’une espèce enfin ordonnée (c’est-à-dire tout le contraire de son histoire jusqu’alors), alors nous n’avons pas à croire qu’ils ne penseront pas, puisque nous pensons. Nous devons d’ores et déjà admettre qu’ils seront simplement privés de soi, de réflexions pures.

« ‘L’homme’ commence avec Dieu,
Et finit avec moi »

2 commentaires:

Caillou a dit…

Ce billet me fait réagir, mais mes réactions sont contradictoires, j'ai envie de sauter de joie mais quelque chose me retient. Il y a un Eureka, immédiatement suivi d'un Hélas, un chateau de sable, qui à peine terminé, se voit, alors qu'on se relève pour l'admirer, emporter par une nouvelle vague.... ;-)) L'envol suivi de la chute, une vieille histoire, celle de l'homme qui croit être arrivé quelque part et ne reconnait pas l'endroit où il se trouve.
(Il y a bien sur d'autres chose dans ce texte, il ne s'épuise pas d'un survol.)

varna a dit…

A tort ou à raison, entre l'Eureka et l'Hélas, j'ai imaginé l'histoire possible d'une heureuse découverte ... dont on n'aura su que faire.

(Il paraît qu'une poule se trouve embarrassée quand elle croise un couteau. Dis-moi que ça n'a rien à voir, n'est-ce pas ?)